Dans le cadre d’un partenariat historique avec le Syndicat de Mise en Valeur, d'Aménagement et de gestion du bassin versant du Garon (SMAGGA), les stagiaires de la Spécialisation Génie Végétal interviennent régulièrement, notamment dans le cadre de mesures de revitalisation des cours d’eau de tête de bassin (en amont de la rivière).
Les mesures de revitalisation contribuent à recréer des milieux aussi naturels que possible. Les rivières ont subi énormément de dommages depuis de nombreuses décennies, avec notamment le recalibrage (provoquer le fait qu’une rivière soit droite), les pollutions diverses, l’ensablement lié à la disparition des boisements rivulaires (en bord de rivière) et des zones humides ainsi qu’au drainage agricole, etc.
Les milieux aquatiques sont dégradés à un point que les espèces emblématiques et bioindicatrices (exigeant des écosystèmes de qualité) de nos rivières disparaissent. Il en va ainsi de la truite fario, animal ayant besoin d’oxygène, de fraîcheur, d’un substrat (le fond du lit) caillouteux et non vaseux, etc.
C’est ainsi que le SMAGGA, gestionnaire exemplaire, fait appel à nos services, nous transmettant un cahier des charges mais nous laissant aussi faire des propositions techniques. Un véritable échange se met en place entre technicien de rivière, formateurs et élèves ! Ce précieux partenariat débouche sur une pédagogie singulière mêlant les exigence d’un client rigoureux mais aussi la créativité, l’inventivité et la technicité de projets ouverts aux propositions.
Démonstration, apprentissage, réalisation...
Pendant trois jours, l’équipe menée par Christophe Jousselme a ainsi rajeuni la végétation en pratiquant l’abattage sélectif, favorisant la repousse de buissons susceptibles d’apporter un ombrage indispensable au rafraichissement des eaux. Par ailleurs, une technique de dynamisation du cours d’eau par des épis déflecteurs a permis de chasser l’ensablement en accélérant le courant sur une fine et profonde lame d’eau, mettant ainsi au jour de superbes zones de frayères (reproduction) et favorisant l’oxygénation par les remous induits. Aussi la création de caches à poissons est devenu une signature des équipes de la Petite Gonthière : le technicien du SMAGGA, nous rappelant que c’est sous une cache de 2012 que la plus grosse truite d’un ruisseau attenant a été découverte lors d’une pêche électrique de suivi ! Notons, qu’au-delà de la truite fario, espèce symbolique, c’est un foisonnement de biodiversité qui profite d’aménagements salvateurs, provoquant des réactions en cascade positive dans les chaînes alimentaires.
D'une rivière rectiligne vaseuse à un cours d'eau ondulé, vivier de biodiversité...
De l’aveu du technicien, les compétences techniques acquises dans cette spécialisation génie végétal seront de plus en plus précieuses dans les années à venir : syndicats de rivière et entreprises privées ayant besoin d’hommes de terrain qualifiés dans un domaine encore confidentiel. La Petite Gonthière est fière de participer à cette belle aventure de sauvetage en formant les « artisans de la biodiversité ».