Génie végétal : souplesse et fiabilité pour faire face aux risques naturels
Cette année, ce sont 13 stagiaires qui ont commencé la spécialisation génie végétal proposée à la MFR La Petite Gonthière d’Anse. Cette formation d'une année, en alternance, est l’occasion pour les apprenants de se spécialiser, d’apprendre des techniques d’avenir aussi bien à l’école que dans l’entreprise.
Le génie végétal est constitué d’un ensemble de techniques novatrices utilisant les propriétés stabilisatrices du végétal, susceptibles, par exemple, de répondre à des problématiques d’érosion.
Trois jours de chantiers par semaine… C’est la dose prescrite par l’équipe pédagogique de la MFR pour favoriser l’apprentissage des gestes et le développement d’une philosophie atypique face aux problématiques d’érosion.
Dès la première session, le groupe a été confronté à une situation concrète d’effondrement de berges. En pleine agglomération lyonnaise, le Ruisseau du Trouillat, qui traverse un parc public, subit d’une part, un effondrement de berges véritable soucis de sécurité civile et un envahissement par les bambous, problématique esthétique et écologique.
Les stagiaires de la formation ont donc répondu à un cahier des charges extrêmement précis afin de mettre en pratique les techniques de génie végétal si chères aux yeux de leurs encadrants. C’est un caisson végétalisé qui allait donc être édifié afin de tenir le terrain et de redynamiser la végétation riveraine.
La technique du caisson végétalisé nécessite l’utilisation de bois (ici du mélèze imputrescible), en tant qu’armature de soutien, et de végétaux (ici des saules), qui permettront la stabilisation durable des talus. Tout d’abord, on pose 1 à 2 moises de bois, et en dessus, espacées d’environ 2 m, les longrines, partiellement enfoncées dans le sol sont aussi solidement harnachées avec les moises à l’aide de fers à béton. Les interstices seront remplis et renforcés par des boutures ainsi que de matériaux terreux. Ensuite les prochaines moises et longrines seront posées et ainsi de suite. Le talus est bouturé afin de recréer un couloir végétal fonctionnel.
Ces travaux ne pouvaient se réaliser sans un talutage réalisé à la mini pelle, demandant une certaine dextérité alliée à une précision de tous les instants.
Le résultat est bluffant : tant sur un plan esthétique que d’un point de vue fonctionnel, cette technique, quand elle est bien réalisée, est une véritable alternative au bétonnage intempestif de nos berges.
Originaires de plusieurs filières (paysage, gestion des milieux naturels, forêt), les stagiaires semblent avoir été ravis de leurs premiers contacts avec le terrain : « C’est concret, avec les impératifs d’un cahier des charges, avec de véritables clients, un camion à préparer, des situations complexes à sauver… C’est comme ça qu’on apprend ! ».