Restauration de corridors biologiques dans le pays mornantais

Restauration des corridors et du paysage bocager

 

Les élèves du bac pro Gestion des Milieux Naturels et de la Faune (GMNF) interviennent régulièrement, depuis 20 ans, pour la réhabilitation des haies bocagères.

Cet hiver, en collaboration avec la COPAMO (Communauté de communes du pays mornantais), la Fédération des chasseurs du Rhône et les agriculteurs locaux, nous avons planté près de 1900 plants, de 16 espèces différentes.

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Territoire remembré, le parcellaire agricole du plateau mornantais et des Monts du Lyonnais est une zone marquée par la déconnexion des corridors biologiques. Impulsée par la collectivité et par une fédération de chasse extrêmement impliquée dans la préservation de la biodiversité, la dynamique de restauration des haies se réalise par et pour les agriculteurs.

La haie est un élément indispensable à la biodiversité. Les arbres et arbustes à baies qui la constituent procurent à la faune sauvage, une nourriture riche et variée, mais aussi un couvert essentiel à la reproduction et à l'élevage de jeunes (grâce à la présence d'insectes). Par ailleurs, les haies jouent un rôle essentiel de corridor écologique en constituant un axe de communication et de circulation des espèces animales. De manière générale, les haies favorisent un meilleur environnement végétal. La haie est en effet capable de réduire de plus de 60% les volumes d'eau ruisselée, de retenir près de 60% des matières en suspension (lutte contre l'érosion). Elle protège les cultures du vent, sur une distance égale à 15 à 20 fois sa hauteur. Elle représente également un facteur clé pour la présence d'insectes auxiliaires (phytozéïdes, coccinelles, syrphes, carabes, ect.), permettant ainsi de limiter l'utilisation de pesticides (à ce titre, nous avons travaillé sur la commune de Chassagny chez un arboriculteur soucieux de profiter de ce type de lutte biologique).

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L’équipe GMNF était organisée méthodiquement par poste : crieurs (ils annoncent les espèces à planter selon un ordre défini à l’avance pour une biodiversité optimale), câbleurs (ils délimitent la zone à planter grâce à un câble en acier),pigeurs (ils donnent les distances de plantation) planteurs (ils plantent les arbres).

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Les élèves se devait de respecter les principes de base de la plantation : habillage rapide des racines et de la partie aérienne, pralinage dans un mélange boueux afin de faciliter la reprise, plantation sans enterrer le collet. Les végétaux étaient protégés par des filets pour éviter l'abroutissement par les lagomorphes et cervidés locaux. Un paillis (Bois Raméal Fragmenté : BRF) a été disposé autour des plans afin de limiter l’évapotranspiration, limiter la concurrence, favoriser la présence des lombrics (important pour l’aération et la formation des sols). Ce paillis constituera également une forme d’engrais lorsqu’il se décomposera.

Au niveau pédagogique, il s'agit d'une aubaine pour les élèves, futurs gestionnaires de milieux naturels, qui sont au contact direct avec les acteurs de l'environnement et avec la réalité du travail de terrain.
 

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