La disparition des haies a provoqué dans nos campagnes une fragmentation des paysages d'envergure. L’arasement des haies et des talus boisés entraîne, de facto, la disparition des espèces qui, à un moment ou l’autre de leur cycle de développement utilise ces couloirs de vie.
Dans l'ensemble du département et de la métropole de Lyon, la fédération des chasseurs est impliquée historiquement dans le processus de restauration du maillage bocager. Ainsi, un partenariat est né avec la MFR La Petite Gonthière (Anse), spécialisée dans la gestion des milieux naturels. En effet, l'établissement, chaque année, intervient lors de nombreux chantiers écoles pour répondre aux cahiers des charges proposés par les techniciens.
Voici, ci-dessous, un exemple frappant, mettant en exergue un partenariat pertinent entre un syndicat de rivière, une association communale de chasse, une fédération de chasse, un agriculteur et une école !
Dans le cadre de la création d'un barrage écrêteur de crue en amont de la commune de l'Arbresle sur la Turdine, des aménagements particuliers sont programmés, avec notamment la plantation de haies champêtres en périphérie de l'ouvrage. L'idée était d'implanter des essences exclusivement autochtones en veillant à mélanger les espèces (soucis de biodiversité) et à diversifier les strates : arbres de haut jet (type merisier, érable, etc.), arbres moyens (charme, etc.) et arbustes (noisetier, prunellier, sureau, etc.).
Les jeunes, étudiants en bac pro GMNF (Gestion des Milieux Naturels et de la Faune) étaient organisés méthodiquement par poste : crieurs (ils annoncent les espèces à planter selon un ordre défini à l’avance pour une biodiversité optimale), câbleurs (ils délimitent la zone à planter grâce à un câble en acier),pigeurs (ils donnent les distances de plantation) planteurs (ils plantent les arbres).
Les élèves se devait de respecter les principes de base de la plantation : habillage rapide des racines et de la partie aérienne, pralinage dans un mélange boueux afin de faciliter la reprise, plantation sans enterrer le collet. Les végétaux étaient protégés par des filets pour éviter l'abroutissement par les lagomorphes et cervidés locaux. Un paillis a été disposé autour des plans afin de limiter l’évapotranspiration, limiter la concurrence, favoriser la présence des lombrics (important pour l’aération et la formation des sols). Ce paillis constituera également une forme d’engrais lorsqu’il se décomposera.
Ce projet permettra :
- de restaurer un lieu de vie pour la faune sauvage : reproduction, alimentation, déplacement, refuge, etc. (Il s'agit d'une réserve de chasse),
- de limiter l'érosion des sols,
- de constituer un brise vent qui engendrera un impact favorable sur le rendement des cultures,
- de réduire les polluants en ayant un rôle "absorbant" pour les produits phytosanitaires,
- de participer à la restauration de paysages bocagers verdoyants.
Ce genre de chantier école (et donc de partenariat) est organisé chaque semaine pour les élèves de la MFR. En plus du système d'alternance proposé par l'établissement, ils interviennent de façon hebdomadaire, dans toute la région Rhône-Alpes (parfois au-delà), découvrant ainsi un réseau important de professionnels, et bénéficiant d'une pédagogie du concret, devenue indispensable pour l'optimisation des curriculum vitae.